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couture et turbulences

couture et tissus

En ce moment, je couds. Je travaille pour finaliser un chouette projet débuté il y a plusieurs mois. J’ai hâte de vous en dire plus… je vais disséminer quelques indices sur instagram avant de tout vous dévoiler ce week-end ! N’hésitez pas à me suivre si vous êtes curieux !

Tout ça c’est chouette, et pourtant…
Avec la couture, j’ai gagné une boule au fond de la gorge. Un de ses truc noués qui t’empêche de déglutir et qui te fait monter les larmes aux yeux.
Un soir… puis deux… et les jours qui vont avec et puis des flashs. Je pense à elle. Ma mère.
C’est elle qui m’a appris tout ça. Même si ces dernières années elle tricotait plus qu’elle ne cousait, moi, je la vois comme une couturière. D’ailleurs, ce n’est pas elle qui m’a appris à tricoter. Mais la couture, c’est grâce à elle.

Alors je repense à ce qu’elle me dirait. Elle trouverait certainement une petite critique à me faire sur mes ouvrages. Mais plus dans le but de me faire progresser que de m’enfoncer. Elle était comme ça. Elle aurait pu m’appeler en voyant un détail qui la gène dans une photo publiée sur mon blog.

Et puis moi je l’appelais quand je coinçais sur un truc. Par exemple hier, j’ai passé ma soirée à renfiler ma machine. Le fil n’arrêtais pas de casser. J’ai tout testé. Changer d’aiguille, refaire la canette, tout démonter… bref je pestais.
Puis ce matin, en échangeant par sms avec mon amie Marie, comme on fait souvent, elle m’a donné la solution. C’était mon fil qui devait être de mauvaise qualité. En en effet, en changeant de fil, j’ai pu coudre sans problème toute la journée.

Heureusement que j’ai des amies… et pourtant c’était le rôle de ma mère. Et dans ces moments là elle me manque terriblement.

couture et tissus

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Je trouve que pour une personne qui a perdu sa mère depuis moins de 4 mois, je suis plutôt bien. Donc j’imagine que traverser ce genre de moment doit être normal.

Aujourd’hui coudre me rend triste. Être derrière ma machine est plus difficile émotionnellement que de passer du temps dans sa maison.
La couture c’était un de nos liens et ça restera toujours sensible. Malgré tout, je n’arrêterais pas et je vais donc devoir faire avec…

couture et tissus



There are 14 comments

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  1. Chrystelle

    Chère Morgane, j’ai été très sensible à ton post. Je trouve ta manière de parler de ta maman, de ta peine et de votre lien dans la couture très simple et naturelle. et c’est très émouvant. Je ne sais pas ce qu’est de perdre une maman. Alors je ne peux pas comprendre tout à fait… Mais en tous cas, tu as raison, tu vas devoir continuer de coudre malgré cela. La peine s’amoindrira petit à petit et ce sera une façon de la faire exister au travers de tes ouvrages… Je te souhaite beaucoup de courage et j’ai hâte de voir le résultat de ce travail. Je te suis aussi sur IG. Bisous

  2. Malak

    Tu trouves les mots justes pour décrire des choses pourtant tellement simples et belles… Je ne sais pas si c’est ce qu’on appelle de l’empathie mais tes mots résonnent en moi probablement parce que je partage la même chose avec ma maman. Alors j’essaie de me mettre à ta place et je t’envoie du courage, parce que je crois qu’une maman, on n’en fait jamais vraiment le deuil pour de vrai…

  3. mic

    je comprends tes mots…tes maux..la mienne est partie il y a 4 ans mais elle est tjs près de moi…et toi aussi tu continueras à partager avec elle ces instants de couture, de cuisine, de lecture….nos mamans sont éternelles et quand je parle aux nuages…je sais qu’elle m’entend, qu’elle me comprend…. je pense à toi Morganours….

  4. francesca

    Bonjour, juste ce petit mot pour te donner le titre d’un magnifique livre qui parle de tout ça… de femmes, de transmission, et de couture ! Mais peut être l’as tu déjà lu… le coeur cousu de Carole Martinez. Alors bien sûr un livre ne remplace pas une maman et tous les maux ne se soignent pas à coup de roman mais parfois ils peuvent nous ouvrir à une autre façon de voir d’où nous venons et ce que nous portons en nous, une autre façon de comprendre son héritage. En tout cas merci pour ton témoignage qui me donne l’envie de relire ce livre.

  5. Jesussauvage

    Je pleurs ce matin parce que ma maman est malade et que je n’ose imaginer ce que tu ressens, ce que tu traverses…parce qu’il est des douleurs qui ne s’effacent sans doute jamais et qu il faut faire avec comme tu dis…
    On sent dans ta façon de coudre et d’en parler tout l’amour que vous avez partagé autour de ce savoir qu’elle t’a tramsmis comme un cadeau de la vie, qui avec le temps te fera sans doute penser à elle le sourire au coin des lèvres. Le temps…c’est fou comme il peut passer vite parfois et si lentement d’autres fois. Courage Morgane dans ce chemin vers l’apaisement et les doux souvenirs. Courage. Je t’embrasse fort. <3

  6. DeboBrico

    Ton texte est très beau. Il faut beaucoup de courage pour coucher tous ces mots je trouve. Quelques mois après le décés de ma grand mère, n’ayant plus un seul pot de confiture fait par elle, j’ai décidé de gaire la mienne. J’ai pleuré sur quelques pots, car la confiture et elle c’etait lié pour moi. Mais aujourd’hui quand je fais une confiture, j’ai l’impression de la sentir derrière mon épaule, j’ai l’impression que son regard bienveillant est posé sur moi. Ok ça fait super mystique, mais je te jure que c’est moment me font un bien fou.

  7. L Usine A Bulle

    Comme ton article me touche tant je m’y reconnais. Tu as l’air si forte. J’espère que le temps apaisera tes souvenirs. Bon courage, je ne sais quoi dire d’autre mais je suis de tout coeur avec toi.
    Et hâte de voir ce que tu nous concoctes ;-)

  8. lily

    C’est si beau et si triste. Je trouve que tu surmonte bien la douleur, personnellement je suis très fusionnelle avec ma maman et avec son âge avancé, je n’arrive pas à me faire à l’idée qu’un jour je devrais aussi passer par là. J’ai peur de ne pas trouver la force de vivre avec. Enfin, je n’y suis pas et toi tu me montre aujourd’hui qu’on peut y arriver même si certains jours sont plus difficiles que d’autres.
    Merci

  9. Romanemone

    Expérimenter la perte n’est pas une étape facile de la vie, et je trouve aussi qu’il est nécessaire de “le vivre pleinement”.
    (Je ne sais pas si je suis bien claire…)
    4 mois, c’est court…donnes toi le temps, et souviens toi que c’est aussi une grande chance d’avoir reçu cet amour de la couture en héritage.
    Je me permet de t’embrasser.

  10. Charlotte

    Chère Morgane,
    Je suis une de celles qui te suivent dans l’ombre depuis plusieurs années, sans jamais commenter tes articles… pourquoi? Je ne sais pas. En tout cas ce soir, en lisant cet article, tes mots font écho en moi. Tu partages beaucoup de ton quotidien personnel, tes joies et tes tristesses et je t’en remercie du fond du coeur.
    Ce que tu ressens je ne peux que le comprendre, j’ai perdu mon père il y a trois ans, cette douleur dont tu parles en cousant, je la ressens à chaque fois que je bricole. Au début c’était très difficile, aujourd’hui ça l’ai toujours mais je sais que ça sera toujours notre truc à nous et puis je finis par me dire qu’il serait fière de moi et de ce que je fais de tous les précieux conseils qu’il m’a donné pendant des années.
    Cette douleur résonne tous les jours, parfois un peu plus et je sais qu’elle ne me quittera jamais malheureusement. La malheur de l’avoir perdu ne me fera jamais oublier le bonheur de l’avoir connu.
    Courage

  11. Noémie

    Tu décris tellement bien ce manque, ce que l’on ose à peine penser ou que l’on ne peut imaginer quand la personne aimer est encore en vie…j’ai perdu ma mère il y a 2ans, j’ai 27ans et j’aurai aimé partager tant de choses encore avec elle…je comprend très bien ce que tu ressens…mais comme l’a dit jesussauvage le temps fera évolué cet état dans lequel tu peux être en ce moment! J’ai parlé au présent pendant une bonne année de ma mère et les premiers mois il me prenait l’envie de l’appeler pour lui raconter une petite anecdote qui m’avait fait sourire jusqu’à ce que la réalité m’arrive comme une gifle au visage! Maintenant j’apprécie me dire que ça l’aurait fait rire elle aussi et je sais aussi que ça te réchauffera le coeur de penser à cet héritage si chouette qu’elle t’a transmis! Douce pensé pour toi! Noémie

    • morganours

      merci pour ton message. C’est tellement ça… je parle d’elle au présent car ma mère “est” et sera toujours.
      Quand je suis dans un mal-etre, certainement à cause de son décès, j’ai envie de l’appeler pour qu’elle me remonte le moral. C’est paradoxale… et comme tu le dis, ça dure une seconde et on réalise, en prenant une gifle.

  12. caroline

    Quel vide immense! Tu en parles avec pudeur mais force c’est très émouvant… Une façon de gérer l’absence? Elle est là. Juste à côté de toi. Et ça pour toujours. J’ai toujours imaginé les gens partis comme ça: des étoiles qui brillent fort au dessus de nos têtes mais aussi des êtres assis juste à côté qui nous accompagnent avec bienveillance. ça peut paraître mièvre mais j’assume; surtout si ça peut t’aider. J’ose une bise et un bras autour de tes épaules.


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