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Un an tout pile

Presque un an que je n’ai pas posté d’article ici.
Un an tout pile que j’ai visité cette bâtisse qui est devenue ma maison.
Je tiens enfin une très bonne excuse pour me dédouaner de ne plus écrire ici.
En vrai, je n’ai plus du tout les mêmes envies et la même vie que lorsque j’ai créé mon blog il y a bien 12 ans. Instagram a pris beaucoup de place et bloguer  me demande un peu plus de temps, de réflexion, de photos…

Toutefois, j’ai eu envie de poser ça là. So, nouvel article te voilà.
Je dois vous raconter comment j’ai atterri ici. Dans un autre département, dans une autre région, dans une autre vie. Je ne m’y attendais pas du tout et j’ai parfois l’impression que tout ça m’est tombé dessus. Ou plutôt, m’a été offert, comme un cadeau mis sur ma route.

Je vous avez déjà parlé d’une ou deux visites (il n’y en a pas eu plus) et de mon envie d’une petite maison de campagne, à une heure de Toulouse, pour y passer week-ends et vacances. Avec un bout de jardin pour gratter la terre et surtout, des éléments de charme à réveiller.

J’en ai passé des heures à fouiner sur Leboncoin… jusqu’à ce samedi soir confiné de janvier 21. Je suis tombée sur “la maison idéale”. Carreaux de ciments partout, les cheminées qui vont avec, petits volets en bois, jardinet plein de charme et j’en passe. En envoyant l’annonce à mon ami Pascal, accompagnée d’un “tu vois, c’est exactement ça que je veux”, je me rends compte qu’elle est trop loin. C’est un peu là les limites des annonces… on rentre un kilométrage à la ronde, mais en traduit en temps, ça dépassait clairement mes limites.

Pas grave, je la mets quand même dans mes fav’, petite liste de petites que je consulte régulièrement comme une collection virtuelle que je ne possèderai jamais.
Et là, je me rends compte que cette “maison idéale” se trouve dans le même village qu’une autre bâtisse que j’avais mise de coté. Aucun souvenir de “quand?”, je ne me rappelle même pas avoir consulté cette annonce pour tout vous dire. Je (re)découvre donc cette photo folle, montrant une passerelle suspendue entre deux bâtiments d’une usine désaffectée.
Je partage à nouveau avec mon ami “regarde, c’est drôle, c’est dans le même village”.
Il ne tarde pas à me dire “viens, on va visiter !”

J’ai tout de suite pensé que ce serait inutile. Trop loin, trop pourri, trop grand… trop pas possible quoi !
En m’ajoutant une bonne couche de manque de confiance en moi.
Mais, honnêtement, cette période était tellement lourde moralement, tellement “sans projection” que je me suis laissée aller à rêver et j’ai écouter l’impulsion de mon ami.
Meilleur choix. Probablement le karma.

Nous voilà donc partis visiter cette “usine”. Honnêtement, je n’ai jamais rêvé de vivre dans une usine, un loft ou un bâtiment industriel. Je trouve ça cool, mais ce n’est pas mon style. Encore un truc qui ajoute à la sensation de ne pas savoir ce que je fais ici.

 

 

 

 

La visite se passe. C’est impressionnant. Il fait froid, tout est ouvert, c’est l’hiver.
Je trouve ça très beau, bien pourri comme j’aime. Je projette ce que pourrait être ce lieux sans difficulté, mais il manque un truc. Un jardin. En fouinant, j’ai réussi à trouvé l’usine sur google map. Je suis même tombée sur une autre annonce de vente de cette usine mentionnant “un jardin et des dépendances”.
J’en parle au père du propriétaire qui nous fait la visite (l’usine appartenait à son fils). Je le sens gêné mais m’annonce rapidement posséder le jardin attenant. Il nous propose de nous faire visiter, si nous avons un peu de temps, lui permettant d’aller récupérer les clés laissées chez lui.

Pas de suspens, nous acceptons. Cela nous laissera le temps de faire le tour et de papoter un peu sur l’état de cette bâtisse. Mon ami est ingénieur structure et expert en bâtiment. Je lui fais entièrement confiance et sa présence me rassure beaucoup. Il a aussi ce grain de folie dans lequel je me retrouve bien.

Le propriétaire est de retour. Nous changeons de rue. Il ouvre une porte ancienne en bois, déjà pleine de charme. Elle s’ouvre sur une année figée dans le temps. Le sole est couvert de 30 ans de poussière, je ne découvrirai que plus tard la présence de dalles en terre cuites motif damier. Je ne vois que la boule en cristal ciselé qui annonce un escalier en bois menant à l’étage.
Nous montons à la lueur des téléphones, les marches craquent, je me sens gênée par la pénombre une fois arrivée sur le palier. (Ce “premier ressenti” me fera douter un moment sur le bien fondé ce cet achat.)
Il faisait noir, froid et je sentais l’immense volume autour de moi.
Il a ouvert les volets, j’ai tout de suite compris que c’était beau sous la poussière des années.
La visite fut rapide, nous n’étions pas la pour ça. Il ouvrit une porte bruyante. Ce bruit du bois qui frotte sur le plancher et pour lequel je n’ai encore rien fait à ce jour.
Vision d’une grange dont la toiture nous oblige à lever la tête. C’était ça que je sentais. C’est immense, je suis toute petite. On traverse ce nouveau plateau de 200m2, couvert de poussière encore, cette fois mêlée à des copeaux de liège. Des sacs en jute, partout, luttent pour ne pas craquer et déverser les bouchons qu’ils renferment depuis le siècle dernier.
Il ouvre une des trois portes donnant sur le jardin. Le froid encore, mais la lumière enfin.
Il me montre le mur de l’usine qui donne sur le petit bout de jardin, me disant qu’il pourrait me céder ce petit morceaux de terre, si ça peut aider son fils à vendre son usine.
Je lui demande si lui ne vendait pas aussi. Il dit qu’il peut y penser, si ça peut aider son fils à vendre.

Dans ma tête, un “ce sera tout ou rien” ne me quittera plus.
Nous repartons de là, moi un peu sonnée dans la voiture. J’ai le souvenir d’un silence durant plusieurs kilomètres. Puis “C’est fou ce truc”.
Et nous avons commencé à imaginer, projeter, construire un projet…

 

Je me suis ensuite faite rattraper par moi même. Par ce que je n’avais pas fini de déconstruire. Avoir peur. Mettre de côté. Oublier. Se sentir incapable. Renoncer à ses rêves car c’est trop dur d’y arriver.
Les mois qui ont suivi furent vraiment dur sur le plan émotionnel pour moi.
J’ai du me faire confiance, croire en moi, me pousser aux fesses, affronter tout les freins de ma personnalité… heureusement, à cette période,  j’ai réussi à laisser la place à certains amis qui m’ont aidé à impulser une belle énergie positive dans ma vie. C’était fou ce découragement avant l’heure…
Aujourd’hui, on me dit souvent que je suis “courageuse”. Je n’en ai pas l’impression. Je réponds “c’est juste de l’envie”. En écrivant ici, en revenant sur ce “il y a un an”, je réalise que je suis passée par tout ça “avant” d’acheter, me permettant  les choses aujourd’hui d’affronter avec bien plus de légèreté.

Aujourd’hui, j’en suis où ? Oui j’ai “tout acheté” ! ahah (enfin presque).
Le projet à évolué dans ma tête et sur le papier, il n’est plus tout à fait celui que j’ai couché sur mon business plan présenté aux banques. Aujourd’hui, dans ma tête, j’ai trois projets de rénovation et je crois que c’est ce qui me permet de ne pas me sentir submergée dans ma tête.

   

Depuis l’été dernier, je rénove “l’appartement” ancien. Nous y sommes même installés avec mon fils.
A oui ! J’ai oublié de vous dire !!! Durant les mois de tumulte, je suis passée de “l’envie d’une maison de week-end” à “je vais aller vivre la bas”. Je ne rentrerai pas dans les détails de conflits intérieurs vis à vis de la vie de mon fils. So, nous vivons ici et je réalise au quotidien comme c’était la vie dont je rêvais sans le savoir. Armand aussi est heureux et nous avons déjà trouvé notre équilibre.
Je ne pensais vraiment pas quitter Toulouse. Ça m’est tombé dessus, ça aussi. Mais je n’ai pas regretté une seule fois. Même dans les moments rudes, même dans le froid, les mois sans douche, les “toilettes” dans le jardin. JAMAIS. C’est comme si ma place était ici. Je ne sais pas trop comment vous traduire ce sentiment. Mais je suis chez moi et heureuse de l’être.

Le “projet global” ayant changé, je consacre un peu plus de temps et de budget à la rénovation de ce premier espace. L’appartement. Je suis tombée amoureuse de ce lieu et n’imagine plus le louer et le laisser à d’autres pour le moment. J’ai donc décidé de nous y installer (pour un bon moment).
Je réalise beaucoup de travaux par moi même, par envie et par souci d’économie, mais me fait accompagner par une vraie équipe de professionnels, Symetry Construction. En gros, je fais tout ce que je me sens de faire et je laisse le reste à mon entrepreneur et son équipe.

Le second projet concerne la grange. Les travaux d’isolation ont déjà été réalisés cette été et la suite ne devrait plus tarder à démarrer. En attendant, ce lieu précieux abrite toutes nos affaires, meubles et cartons.
La grange va être transformer en logement de type “loft” pour le proposer à la location estivale. Je vous en parlerai plus en détails dans les prochains mois.

Le dernier projet concerne l’usine. “Les ateliers de l’usine” pour être plus précise car “la grange” et “l’appartement” faisaient également partie de cette usine de bouchons de liège qui a fermé ses protes en 1993. L’appartement du bouchonnier, plus habité depuis les années soixante dix d’après une voisine (petite fille des anciens propriétaires de l’usine), est par la suite devenu ateliers d’emballage et salles de réunions.

Je projette, un jour, de faire “ma maison finale” dans les ateliers. Cela prendra du temps et ce budget là n’est pas encore dans ma poche. Je le vois comme un terrain d’expérimentations qui me permettra de faire beaucoup par moi même et de me laisser le temps de trouver des planB et des financements.

Voilà, je crois que vous en savez un peu plus sur ce qu’il se passe pour moi depuis un an.
Je partage mes travaux sur mon compte Instagram, donc si cela vous intéresse, je vous invite à me suivre ici !

Je vous dis à (très) bientôt.

 



There are 19 comments

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  1. Cécile

    Merci de nous faire rentrer dans l’intimité de votre histoire, de votre maison.
    Je dois vous avouer que je guette chaque jour vos stories, et que votre pugnacité, votre créativité, votre douceur aussi qui transparaissent dans vos publications nous “poussent aux culs” pour beaucoup…
    Alors merci, tout simplement…

  2. Cécile

    Je suis vraiment impressionnée par vos projets. Ils sont ambitieux, avec un grain de folie et totalement magnifiques!
    J’apprécie beaucoup suivre l’avancée de vos travaux !
    J’espère que vos rêves se réaliseront tous !

  3. Bouinite

    Heureuse de te retrouver sur ce blog. Un des premiers que j’ai lu, à l’époque où Instagram n’existait pas ! (Je me sens vieille en disant ça ^^)
    Ce projet est dingue, ça va être magnifique !
    Tu es au top !

  4. Alexandra

    Quel bonheur de suivre ce projet!! C’est vraiment inspirant, et vous voir évoluer au quotidien donne du courage, de l’espoir, et de la motivation !! Bravo!!

  5. Stephanie

    Je t’ai découverte dans la pyjama thérapie de Carole et depuis je te suis sur Instagram .Merci et bravo pour tes partages qui donne la pêche et l’envie de se lancer à faire les choses par soi-même.
    Je suis admirative de ton histoire avec ce lieu.
    Belle aventure

  6. akadoud

    Bravo d’avoir eu l’audace Morgane, je me répète mais c’est vrai que je suis religieusement t’es stories, je ne sais pas où tu vas trouver toute cette énergie même avec l’envie comme tu dis j’ai du mal en faite le quart, je ne dois pas avoir assez envie ^^
    Bravo en tout cas t’imagines déjà tout ce que tu as réalisé en un an, je crois qu’on a autant hâte que toi que tu te mettes à la déco de ta chambre…vivement la suite et J’espère bien avoir un jour l’opportunité de voir ça de plus près, on fera un duo flûte clavier avec Armand

  7. Alice

    Bonsoir Morgane, cet article confirme l’admiration que j’ai pour vous depuis vos 1ers partages sur instagram. Ce projet m’épate et l’énergie que vous dégagez encore plus ! Je reconnais que ça m’autorise aussi à imaginer des lendemains un peu en dehors des sentiers battus, et ça fait un bien fou ✨

  8. Karen

    Je suis ravie de lire ce merveilleux récit ! En ayant suivi un peu l’aventure sur Instagram, c’est quand même super sympa d’y connaître un peu plus.
    Je voulais aussi te dire que je suis super fière et inspiré par toi! Tu es une femme vraiment géniale et qui m’inspire jour le jour !

    Merci de partager tout ça avec nous.

  9. Audrey

    C’est une très belle histoire qui continue de s’écrire, une belle visite/ rencontre, j’espère que vs y serez heureux très longtemps avec Armand bravo pour le taff, tu es très inspirante

  10. Laurence

    Un tel plaisir de te suivre sur ce projet! Cela m’a donné du courage et des envies de me lancer aussi! Et puis j’apprends plein de trucs sur les travaux et l’outillage et l’art de chiner! ;) Merci de ces partages qui nous font nous évader en ces temps un poil morose! Trop hâte de voir la suite!

  11. Virginie

    Bonjour,

    Merci de redonner vie à ces vieilles pierres que nous laissons trop à l’abandon; merci de partager votre beau projet; c’est un énorme coup de cœur que j’adore suivre tous les jours. Merci de conserver l’identité et l’histoire de cette bâtisse.
    Merci pour tout et bravo

  12. laurete

    Merci pour ces détails, te lire ici est plus doux que sur insta je trouve. Ta grand-mère a t elle vu tout ça ou l’épargnes tu encore ?

    • morganours

      ahaha en effet, elle n’a pas encore vu… j’attends de terminer la rénovation de l’appartement avant de lui montrer où l’on vit.
      (Je lui cacherai peut être une partie de ma ruine pour ne pas trop l’inquiéter… uhhh)

  13. Nadine

    Bravo !! Pour tout , votre courage , votre volonté ,vos choix … . je connais un peu ce village , très joli et qui va revivre un peu grâce à vous … je suis tout ça de près ! Bonne continuation .


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